lundi 21 mars 2016

Constat à l'amiable de dégât des eaux (de la Meuse) sur oeuvre d'art.

 En général, Pignon Ernest laisse volontairement ses affiches se dégrader en plein air.
Pieta contemporaine à Rome, sur une pile de pont sur le Tibre.

 C'est sa démarche artistique. Il déchire parfois lui-même les bords de ses affiches.
L'artiste avait offert il y a un peu plus d'une quinzaine d'années une version à peu près intacte de son Rimbaud en pied. L'affiche était collée (ou marouflée) sur un pilier dans la salle du Musée :

L’œuvre emblématique de Pignon-Ernest encore à l'intérieur du Musée Rimbaud en 2009.

 Las, avec les travaux du nouveau musée, les volumes et les espaces ont été complètement modifiés. 

Je me demandais en entrant dans le musée où le Rimbaud de Pignon Ernest serait réinstallé.

J'ouvre une porte de fer et j 'emprunte une passerelle surplombant la Meuse (comme Rimbaud, j'ai fixé mon vertige) .
Et là, stupeur, je distingue l'oeuvre de Pignon-Ernest. Juste là, en plein air, à quatre ou cinq mètres au-dessus de l'eau. 

Pourquoi l'avoir mise là , pour la soumettre à l'humidité ou carrément à une future crue ? 
En 1995, la Meuse avait inondé  Charleville et atteint un niveau de 6,15m ! Sur le moulin, une plaque de niveau  rappelle la crue record de 1995. C'était il y a  à peine plus de vingt ans .
Mais comme le chante Aznavour dans "La Bohême" c'est un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.  Ils ne connaissent que "Ma Bohème" de Rimbaud.

Rimbaud prend l'air et l'eau aussi..


La Meuse coule quelques mètres plus bas, quand elle n'est pas en crue.







Pas besoin d'attendre une crue, qui réchauffement climatique oblige est inévitable, la dégradation par l'humidité a déjà commencé. Regardez le ruissellement sur toute la longueur : 



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